dimanche 24 janvier 2010

D'Amman à Aqaba (du 4 au 18 janvier) :

Sa waa ti Kap !


Je vois à vos sourcils froncés que :
1 - vous peinez à croire que cette étrange suite de mots est un quelconque lien avec le dialecte arabe ;
2 - et que si c'est du Thaï, je n'ai pas fini d'en baver pour apprendre le vocabulaire de base du pays !

Et oui, je suis finalement parvenu en Thaïlande le 20 janvier par un vol Amman - Bahrein - Bangkok acheté quatre jours plus tôt sur internet pour la modique somme de 260 euros. Je ne suis pas très fier d'exploser mon compteur pollution mais si je veux finir mon voyage avant 2011, il faut que je "saute" quelques pays et avance... Je garde donc l'Inde et quelques autres contrées pour un prochain voyage et entame en solitaire cette 3ème étape du périple avant que Julien "Danger" MEUNIER me rejoigne à Bangkok (dans 3 jours maintenant). Après une arrivée difficile dans la capitale thaïlandaise où j'ai saturé de densité urbaine et de touristes antipathiques, je suis actuellement dans la petite ville de Kanchanaburi, à 160 km de la capitale environ, où je m'acclimate à la chaleur en me reposant dans mon hamac sur la terrasse de "ma" maison" sur pilotis (4,50 euros la nuitée) quand je ne daigne pas me baigner dans l'une des 7 cascades de la rivière à proximité. J'essaye d'apprendre quelques rudiments linguistiques mais après 5 jours, j'avoue que mon vocabulaire se limite à bonjour (voir ci dessus), merci, oui, non et "c'est trop cher !" (pang pai !), très utile ici.

Tout va donc pour le mieux en attendant mon Juju qui va partager plus de 2 mois de n'importe quoi avec moi lors de la découverte prochaine du Laos, du Vietnam et du Cambodge. Toutefois, je m'attarderai sur la Thaïlande et sur le sud-est asiatique une prochaine fois, l'objectif de ce message étant de vous conter mon expérience jordanienne. Si je n'ai passé "que" deux grosses semaines en Jordanie, je peux dire que cela a été encore une fois assez saisissant. Malheureusement, pour ne pas décourager les lecteurs dilettantes, je ne serai pas exhaustif et ne vous brosserai que les grands traits de ma petite aventure.

Après environ deux mois de "co-voyage" avec Phil et 18 jours dans le monastère de Mar Musa, je me suis retrouvé à nouveau à voyager seul dans un pays réputé plus cher que sa voisine syrienne. Aussi, c'était pour moi l'occasion rêvée de partir en vadrouille dans les montagnes et le désert et de faire des nuits sous la tente, un retour aux sources de mon voyage en quelque sorte : de la marche, des nuitées étoilées, des paysages à couper le souffle ... et pas grand chose à manger...

Après quelques jours à Amman, capitale étrange bâtie sur plusieurs collines, j'ai pris un bus pour Madaba. Ayant succombé à des soucis gastriques, j'ai fait une journée au lit avant de quitter à pied cette ville pour le Mont Nebo (où Dieu aurait montré à Moïse la terre promise) et la Mer Morte, et de continuer éventuellement jusqu'au château de Karak, voire, en cas de dispositions particulièrement favorables, jusqu'à Petra. Si la première partie de la marche au bord de la route jusqu'au Mont Nebo n'a pas été foncièrement passionnante, si j'ai perdu 1 Dinar Jordanien ( = 1 euro) pour voir le centre historico-touristique du Mont, la suite dans les montagnes surplombant la Mer Morte s'est révélée beaucoup plus attrayante.

En effet, j'ai suivi les sentiers empruntés par les seuls bédouins avec leurs chèvres avec une vue charmante sur la mer. J'ai d'ailleurs échangé quelques paroles dans mon piètre arabe ou dans leur rudimentaire anglais avec les éternels habitants des lieux menant leurs bêtes entre les canyons. Bon, ne vous méprenez pas sur le côté pittoresque de cette marche, si je suis parti dans les montagnes sans carte, sans réchaud à gaz, avec un stock d'eau (3 litres, soit peu quand il fait plus de 30 degrés...) et de nourriture (1 kg de riz, du pain et du fromage) limité et en comptant sur le fameux sens de l'hospitalité des jordaniens, je suis toujours resté à faible distance de la route principale pour ne pas faire de cette aventure un nouveau drame.

Le soir venu, après avoir dérangé un serpent qui a eu l'amabilité de déguerpir, deux renards égarés et un groupe de présumés marcassins, j'ai installé ma tente sur une terrasse naturelle avec vue plongeante sur la Mer Morte. Au-dessus de moi, le soleil couchant embrase le ciel.


Le lendemain, je suis descendu faire un plongeon dans la Mer Morte qui est effectivement extrêmement salée (à tel point qu'aucune espèce vivante ne peuple cette mer située... 417 mètres sous le niveau de la mer). Il n'a jamais été aussi facile et agréable de faire la planche. En revanche, pour la brasse, c'est moins gracieux de nager avec le postérieur en l'air parce que mon bassin flotte et ne rentre pas entièrement dans l'eau... Là, j'ai acheté deux bouteilles d'eau aux marchands ambulants. J'ai compris par la suite que celles-ci sont destinées à être utilisées pour se laver, pour se débarrasser du sel... et non pour boire. Une fois sec, mon maillot de bain est resté quasiment figé...

 
J'ai repris ensuite ma route en espérant trouver un village avec une épicerie mais les lieux sont seulement occupés par des hôtels 5 étoiles. Heureusement, je finis par trouver un "ghetto" d'ouvriers qui assurent la construction d'un nouvel édifice luxueux. Il s'agit d'un groupe de maisonnettes délabrées entouré de barbelés. Un des travailleurs m'a dit qu'il y a un magasin d'alimentation là, sauf que celui-ci est fermé lorsque j'arrive. Toutefois, deux personnes m'encouragent à me rendre plus bas chez le propriétaire. Celui-ci fait la sieste, enfin faisait la sieste jusqu'à ce que je tambourine sur sa porte. D'assez bon gré, il m'ouvre son échoppe. Malheureusement, il n'y a ni pain, ni fromage... j'achète tout de même un coca et quelques biscuits afin qu'il n'ait pas l'impression que je l'ai dérangé pour rien.
J'abandonne la route pour retrouver les montagnes. En fin d'après-midi, je trouve une oasis, parfait, du feu et de l'eau pour faire cuire le riz ! Je prépare ce repas de fortune qui sera finalement tout à fait mangeable, puis garde le nez au ciel pour contempler les constellations avant de me mettre au lit.

Samedi 9 janvier : 3ème jour de marche. J'ai mal dormi et en plus il n'y a que des cailloux au menu du petit déjeuner, autant dire que la motivation est au plus bas. Il n'est alors plus du tout question de se rendre à pied à Petra. Je descends piteusement vers la route, la tête dans le brouillard. Un serpent fuit astucieusement avant que je ne lui marche dessus. Je commence a faire du stop... sans succès. Je reprends ma marche. Une antique bagnole rouge me dépasse avec quatre anciens à bord. Celle-ci se gare sur le bord de la chaussée. Je me permets d'espérer et accélère le pas. Zut ! C'est simplement la pause repas de ces vieux messieurs. Toutefois, ceux-ci me convient à partager leur poulet et galettes. Je n'ai ni mangé ni bu depuis la veille, mais comme le veut la politesse, je refuse par deux fois leur offre (leçon numéro 1 dispensée par David FARGE...) avant d'accepter à la troisième sollicitation. Ces messieurs m'avancent de quelques kilomètres et s'arrêtent à une nouvelle plage. Ils me laissent une bouteille d'eau et une bouteille de coca fraîches. Merci les papys !
Je continue ma marche sur une dizaine de kilomètres, le baume au cœur grâce à cette rencontre impromptue. Les hôtels de luxe ont fait place à des champs de tomates ! C'est assez impressionnant compte tenu de l'aridité du climat. Il fait d'ailleurs plus de 30 degrés, pas mal pour un mois de janvier !
Un nouveau véhicule s'arrête et me propose de monter. J'hallucine un peu car celui-ci déborde déjà de monde. Après quelques incompréhensions, le chauffeur finit par comprendre que je souhaite qu'il me laisse au croisement qui mène à Karak. C'est parti pour 30 kilomètres définitivement plus rapide que mon rythme de randonneur écrasé par le soleil. Au croisement, un petit bus pour Karak attend. Parfait ! Je verse au chauffeur 1 dinar pour le trajet et arrive ainsi à Karak en milieu d'après-midi. Je laisse mon sac à l'entrée et visite ce fort bâti au XIème siècle par les croisés. Ah, l'évangélisation des populations, ça a vraiment eu du bon (humour), le château est magnifique ! Je me perds dans ses différents couloirs, sous-terrains...

Le lendemain, fort de cette expérience, je me dis que de trouver un bus pour aller jusqu'au château de Shobak pourrait être sympa. Selon le lonely planet, il y en a quelques uns chaque matin. Le matin, j'arrive donc à la gare routière, sonné par les 30 minutes de marche en plein cagnard. "Pas de bus direct pour Shobak ? Ah, il faut que j'aille à la ville de Ma'an ? Bon, ben oui alors. "Je monte dans le fameux bus pour Ma'an. Celui-ci ne prend pas la route que j'escomptais et s'éloigne du site de Shobak. Bon. Toutefois, lorsque le véhicule s'arrête près de la voie en direction de Petra, je me sens alors pris d'une fièvre "petrinesque" et descends subitement du bus. Nouvel objectif : visiter Petra aujourd'hui ! La seule mauvaise nouvelle est que je suis au milieu de nulle part en plein désert et que Petra est à plus de 50 kilomètres. Bon, il ne me reste plus qu'à marcher. Compte tenu de l'extrême chaleur, je n'en mène pas large. Aussi, quand un pick-up s'arrête et me propose de squatter l'arrière jusqu'à Petra pour 5 dinars, je maugrée puis obtempère.
A Wadi Musa, la ville proche du site de Petra, je laisse mon sac dans le dortoir de l'hôtel Valentine et court comme un gamin jusqu'à l'entrée. Les bédouins du pick-up m'ont dit que l'entrée a augmenté de 10 dinars, aussi, je ne suis pas surpris lorsque l'employé me demande 41 dinars pour 3 jours de visite. J'essaye de le sonder sur les raisons de l'augmentation, si des ristournes sont possibles. L'employé reste de marbre. Tant pis, c'est Petra ! J'apprendrai tout de même par la suite que, comme des milliers de touristes (voire des millions, il y a plus de 1000 entrées par jour en période creuse pour Petra), je me suis fait arnaquer, l'employé m'a d'office refilé en plus de mon billet, un tour à cheval de l'entrée jusqu'au trésor des Nabatéens que je n'ai jamais sollicité, ni utilisé d'ailleurs.
En entrant sur le site, je suis d'abord effrayé par le nombre de touristes et de commerçants bédouins de tout âge qui vendent des cartes postales, bracelets ou petites bouteilles remplies de sable. Heureusement, il apparait que le site est immense et le flot d'étrangers se dispersent rapidement.

Quand j'arrive devant le trésor des Nabatéens, je me sens extrêmement ému. C'est juste complètement magnifique. Cette construction arrachée à la roche est immense et change de couleur au gré des variations de lumière. Ouahou !
Je visite ensuite quelques autres bâtisses, des tombeaux principalement. Le site est en fait constitué de plusieurs vallées. Il y a 3 principales attractions : le trésor des Nabatéens, le lieu des sacrifices d'où l'on jouit d'un panorama sur tout le site et le monastère. Il y a également d'autres tombeaux dispersés et des grottes moins "luxueuses" dont certaines sont encore occupées par des familles de bédouins.

Le soir, je vais dans un cyber café. Je suis complètement claqué mais je m'entends répondre "oui" lorsque le propriétaire me propose de participer à une fête avec ses amis. Une heure plus tard, me voila embarqué dans une Mercedes sans âge, 6 à bord plus le bois et le bidon métallique pour la cuisson du poulet, sur les chemins bringuebalant de la petite Petra ! Après quelques hésitations, mes nouveaux amis trouvent un endroit propice pour la soirée. Il creusent alors le sol, enterrent le bidon et font un grand feu. Une fois les braises obtenues, ils plongent une marmite de riz et des poulets préalablement nettoyés. Ils referment le bidon et couvrent le tout de terre. Rendez-vous dans une heure trente. Entre temps, deux autres voitures sont arrivées. Après avoir installé un tapis au sol, une guirlande d'un coffre à une branche pour la lumière et branché ensemble les batteries des bagnoles pour la sono, voilà mes amis qui se mettent à sauter dans tous les sens, à danser avec de grands sourires de grands enfants (les convives ont entre 19 et 40 ans bien sonnés). Je discute avec les anglophones puis finis par succomber aux appels répétés pour venir danser. Je reçois alors un cours de danse arabe. Je crois que c'est la deuxième fois de ma vie que je danse sans avoir préalablement ingurgité une quantité d'alcool conséquente. C'est super bien en fait ! A l'heure du repas, tout le monde s'assoit et mange avec les mains. La nourriture est vite avalée ce qui a un effet anesthésiant certain. Après le repas, seul le narguilé bouge de main en main. A 4 heures du matin, mes nouveaux amis me laissent devant mon hôtel.

Les jours suivants, j'ai donc profité à fond de Petra et je suis resté au calme à l'hôtel (le propriétaire passe tous les soirs "Indiana Jones et la dernière croisade") où j'ai rencontré quelques sympathiques routards. Dans le site de Petra, les commerçants bédouins ont fini par s'habituer à ma présence et discutent tranquillement avec moi devant un thé gracieusement offert. J'achète rien, tant pis ! Il y en a un qui m'apprécie particulièrement, il m'a même proposé de travailler avec lui pour 10 dinars par jour. C'est peu mais je pourrais dormir dans une des caves du site ! En gage d'amitié, il m'invite même à aller voir les filles de joie le lendemain soir à Aqaba. "Hhhmmm, euh non, c'est gentil, je vais aller a Wadi Rum."
Le 13 janvier à 6h20, je suis effectivement dans le bus pour Wadi Rum. La veille, je n'avais pas compris le sourire de la réceptionniste de l'hôtel quand je lui ai demandé de me réserver une place dans le bus et que je répondais non lorsqu'elle a essayé de me vendre une prestation auprès d'un tour opérateur pour passer 24 heures dans le désert de Wadi Rum (tour en 4x4 la journée, nuit bédouine authentique sous la tente pour la soirée !). En arrivant sur place, j'ai mieux compris. Tous les autres passagers du bus partent avec leur opérateur, il n'y a que moi qui tente l'expérience désertique à la "roots". Après un coup de speed parce que je ne vois pas d'épicerie et que je n'ai bien sûr rien avec moi à boire ni à manger, je trouve finalement l'objet de ma convoitise et achète 3 bouteilles d'eau, 10 galettes, du fromage, des oranges et c'est parti !

La marche dans le sable s'avère relativement pénible. Comme avec le manteau neigeux, j'essaye de décrypter avec plus ou moins de succès qu'elles sont les passages de sable où je vais m'enfoncer ou pas. Après une journée de marche et quelques essais de grimpette, j'arrive aux limites du parc de Wadi Rum (cette fois, j'ai une carte, pas très précise, mais une carte quand même). Le ciel se débarrasse de ses nuages et les montagnes environnantes prennent des teintes orangées avec le soleil couchant.

Le lendemain, je fais une petite marche et tente de débusquer les lieux d'escalade. Personne ? Je grimpouille les montagnes à droite à gauche pour essayer d'atteindre sans risque le sommet. Le soir, je suis calmé.

Le 3ème jour, je fais un crochet au village pour refaire le plein de bouffe et d'eau, puis je pars à l'autre extrêmité du parc. La journée est consacrée à la marche seulement. Le soir, je m'installe sur un rocher et m'absorbe dans la contemplation des étoiles. C'est alors qu'une voiture arrive et se gare de l'autre côté de mon rocher. Flûte alors, je viens de perdre mon intimité ! 3 personnes font du feu. Bon, je ne vais pas faire mon rabat-joie, je descends à leur rencontre. Là, il y a Ali le bédouin qui travaille ici comme guide et deux de ses amis d'Aqaba. C'est vendredi soir (weekend), aussi, ils s'installent dans le désert, boivent du thé et ... fument des joints. Pour moi, non, ça va aller, après 3 jours ici, je n'ai pas besoin d'agent décontractant extérieur ! Ils restent ainsi 2 petites heures. Les 2 acolytes d'Ali, pas franchement de prime jeunesse, se tapent régulièrement des fous rires hachischéens. Ah, que de souvenirs... A 21 heures passées, ils me laissent le feu et les étoiles et retournent vers leur famille.


Le samedi 16, je vais à pied jusqu'au centre touristique et prends le bus (enfin les bus) pour Aqaba, ville occidentale côtière et bourgeoise où je vois mon premier Mac Do depuis des mois. Je trouve une turne pas chère (10 dinars quand même) et fais un tour en ville. En cherchant une plage, je croise Wa'el, palestinien de 24 ans qui bosse à la grille d'entrée de l'un des hôtels luxueux de la ville. Nous commençons à tchatcher. Je n'ai pas vraiment d'objectifs pour l'après-midi, aussi, je reste finalement 5 heures avec mon nouvel ami. Celui-ci m'explique sa vie ici. Il gagne 400 dinars par mois, se marrie dans 2 mois, ce qui va lui coûter 9 000 dinars, par comparaison, une chambre dans l'hôtel pour lequel il travaille coûte entre 180 et 300 dinars...


Le soir, il m'invite à manger dans son restaurant habituel : falafels, homouss, full et abats de poulets mijotés aux oignons, une spécialité jordanienne apparemment, très bon ! Nous faisons un tour au parc à proximité quand il aperçoit une connaissance. Il lui fait la bise comme ça se fait par ici et papote un moment. Il revient la mine déconfite. Il s'agissait en fait d'un flic qui lui a demandé de ne pas me fréquenter, je pourrais être homosexuel et tenter de chercher d'arriver à mes fins. Or, l'homosexualité est interdite en Jordanie et le policier l'a menacé de prison s'il nous revoyait ensemble ! Dans Aqaba la putain, on peut dépenser des millions mais pas sympathiser avec l'un de ses frères...
Le lendemain, encore marqué et agacé par l'expérience de la veille, j'ai eu besoin d'un bol d'air. J'ai donc marché 2 heures et atteint une grande plage au bord de la Mer Rouge. J'ai emprunté tuba et masque à un jeune marié jordanien qui se baignait avec sa femme vêtue d'un jean, d'un pull et d'un voile qui couvrait sa tête jusqu'au cheville. Je me suis permis de jeter un coup d’œil à ses pieds... Le véritable intérêt d'Aqaba réside en fait ici, dans la mer. Il y a de formidables coraux et plein de poissons de tailles et couleurs variées. Parfait, exactement ce qu'il me fallait !


Retour à pied en ville avec le soleil couchant, passage sur internet pour mon billet d'avion, France - Islande à la télé (handball), soirée peinard en se demandant ce que pouvait bien faire Wa'el..
.
Lundi, je suis donc "remonté" à Amman en vue de mon vol du lendemain. Avant que je ne parvienne à la gare routière, un pélot m'arrête : "Amman ? " "euh ? yes !?! " Je monte dans sa bagnole et acquitte 7 dinars après avoir fait baisser le prix initial de 23 dinars... Nous trouvons un nouveau passager et partons pour 200 mètres de route, le temps pour mon imbécile de chauffeur de percuter un taxi à un croisement. Les 2 véhicules sont faiblement endommagés. Un policier vient puis repart quelques minutes plus tard sans que je comprenne s'il a donné tort à mon chauffeur qui a littéralement foncé sur le taxi ou au chauffeur de taxi qui conduisait peinard.
3 heures plus tard, dans la banlieue d'Amman, mon conducteur me propose de boire un café avec sa copine. Je sens qu'il va me faire une entourloupe, mais je ne sais pas encore laquelle. Dans le bar-narguilé, sa fiancée est effectivement là avec 3 de ses amies. Je papote avec l'une d'elle qui étudie la littérature anglaise, super sympa, puis mon conducteur me fait signe qu'il veut y aller. 5 minutes plus tard, il me laisse non pas au centre ville comme convenu mais sur le périphérique. Bof, bon, ben c'était ça l'embrouille... Après du stop et un taxi, je gagne le centre sous des trombes d'eau. Les ruelles sont inondées et des torrents descendent des différentes vallées. C'est l'apocalypse ! Je parviens tant bien que mal à mon hôtel (Mansour Hôtel). Le soir, je croise par hasard Lionel (le grand) rencontré auparavant à Mar Musa. Nous partageons un thé, puis nous nous quittons de bonne heure, il est temps pour moi de me coucher et de laisser la Jordanie derrière moi !
Voila, voilou !
Bon, j'ai été plus prolifique que prévu et encore, je ne vous ai pas parlé de mon budget (1115 euros dépensés pendant les 3 mois et plus au Moyen Orient), de la condition de la femme, des relations hommes-femmes, de la tête du Roi de Jordanie que je trouvais sympathique puis plus du tout, des réfugiés irakiens et palestiniens, des travailleurs philippins et égyptiens et de plein d'autres choses !
Mais ce n'est pas grave.
A la prochaine (dans un mois, le temps que vous digériez ce message) pour des nouvelles du sud-est asiatique où nul doute que 2 Mauriennais devraient laisser une trace, même infime, de leur passage.
Je vous embrasse amis courageux qui avez lu l'intégralité de ce message (les autres aussi d'ailleurs), et bien fort !
Un grand merci pour vos derniers messages et commentaires, ceux-ci m'ont fait énormément plaisir, voyageur temporairement solitaire que j'étais.
A bientôt.
Tony ex-bédouin.

7 commentaires:

  1. Fantastique !
    T'es trop fort d'arriver à nous amener avec toi de telle façon, moi j'arrive pas à trouver les mots pour t'expliquer ce que ça me fais quand je te lis : simple bonheur égoïste d'avoir des nouvelles de mon Uilgi et de savoir que tu vas, non pas bien, mais TRES bien ; très émue de lire ce que tu es en train de faire de ce magnifique challenge; bleuffée par les photos...
    Tu me manques énormément, mais je ne suis pas pressée que tu rentres !... alors bonne continuation, prends soin de toi et de notre p'tit Juju !
    A très bientot !
    Gnessou

    RépondreSupprimer
  2. Meilleurs voeux à toi mon Tony ...

    Alors que tu te brulais les pieds dans le sable, nous mouillions les nôtres dans la poudreuse !

    En lisant tes récits, tu m'as rappelé Théodore Monod ... "Parler du désert, ne serait-ce pas, d'abord, se taire, comme lui, et lui rendre hommage non de nos vains bavardages mais de notre silence" ...

    Tes textes excellent de lyrisme et de poésie. Merci de partager ton quotidien qui libère le nôtre (et oui, j'ai pété le moteur du cosmic'bus) !

    قبلات ويرعاك

    (j'espère que tu as compris sinon google possède un traducteur) !

    Des brizz (j'arrive pas à le traduire en arabe
    Cosmic !

    RépondreSupprimer
  3. c'est toujours un grand plaisir de te lire, et de savoir que tout se passe a merveille,
    merci de nous faire voyager,
    je t'embrasse
    estelle

    RépondreSupprimer
  4. Waouh ! Je rêve ou tes photos sont de plus en plus "impressionnament" magnifiques ?!
    Que de dépaysements !!!
    Dommage qu'on ne puisse pas les agrandir... pour plonger dedans. ;o)
    Merci.
    Prend soin de toi
    bisous

    RépondreSupprimer
  5. Hello Tony et bien meilleurs voeux pour cette nouvelle année qui commence plutôt bien pour toi!
    Je suis impressionné par ton périple moyen oriental et t'envie vraiment...

    Pour sûr la Thailande va te changer pas mal, tu pourras sans doute te détendre comme il faut...

    Allez, bonne continuation et merci encore pour tes récits...

    Bug

    RépondreSupprimer
  6. Salut mon Tony,
    je te lis avec un immense plaisir depuis tes premiers kilomètres en Maurienne, et je suis vraiment impressionné par ce que tu as accompli !
    Tu nous fais voyager à travers ta prose (toujours agréable à lire en plus), ça nous permet de nous évader, nous qui n'avons pas le courage dont tu fais preuve pour partir à l'aventure...
    Prends soin de toi et continue à nous régaler !
    Bonne route à toi

    GAEL

    RépondreSupprimer
  7. very nice journey. I want to visit and look these places also..

    RépondreSupprimer