lundi 19 octobre 2009

De Schoppernau (9 septembre) à Ankara (17 octobre) :

Merhaba (bonjour en Turc) !

Bon, 5 semaines sans actualiser mon blog, qu'elle bien mauvaise idée !! Si je devais prendre ma défense, je dirais simplement que je n'ai pas beaucoup croisé d'ordinateurs pendant la fin de mon périple alpin et que ce n'est pas non plus lors de la folle chevauchée routière d'Italie jusqu'en Turquie avec Jah Rem's au volant que la question s'est posée. Il ne me reste donc qu'à tenter de résumer les événements majeurs de ces 35 derniers jours.
J'ai repris la Via Alpina à Wenns (Autriche) le 14 septembre (après quelques jours paisibles à Wald et Innsbruck) avec pour objectif principal de traverser les fameuses Dolomites italiennes et pour objectif second d'arriver en Slovénie où je devais retrouver Tit'tit et ''les hommes que j'aime'' pour me mener ''by car'' jusqu'à Istanbul.

Comme lors de mon premier départ pédestre au mois de juillet, ma mise en route a été rapidement arrosée puisqu'au deuxième jour de marche, la pluie tombait sans discontinuité. Je ne manquais pas d'observer le plafond de nuages à seulement quelques dizaines de mètres au dessus de moi. Le soir venant, j'ai eu droit à un magnifique coucher de soleil qui dévoilait des cimes enneigées. Le constat était clair : au dessus de 1800 mètres, une fine pellicule blanche. La question était donc de savoir combien de centimètres de neige j'allais trouver au-delà. En effet, mon parcours des prochains jours comptaient les sommets les plus élevés de la Via Alpina entre 2700 et 3000 mètres. Dans la mesure où je venais juste de récupérer une jambe opérationnelle, je me trouvais dans un état de sérénité mitigée.


Cette première semaine s'est faite avec une météo franchement pas terrible, faisant perdre une partie de leur charme aux lieux traversés. Toutefois, j'espérais un temps plus clément en Italie, normal ! Et effectivement, après un dernier col à 3019 mètres, je retrouvais l'Italie et le soleil.

Autant le dire tout de suite, je suis tombé amoureux des dolomites italiennes, ses paysages mi-lunaires, mi-farwest sont vraiment à couper le souffle. J'ai ainsi passé une grosse semaine de rêve à halluciner sur les falaises rocheuses qui m'entouraient.



Bon, là aussi, j'ai eu ma journée sueur froide avec le passage d'un col à 2700 mètres d'altitude dont les 500 derniers mètres d’ascension étaient constitués d'un pierrier extrêmement raide. Les efforts fournis étaient en revanche bien récompensés puisque je trouvais de l'autre côté une magnifique vallée avec un bivouac en dur prêt à m'accueillir !


La dernière semaine s'est révélée moins intéressante avec des altitudes plus modestes et des sentiers de marche carrossables, parfois même goudronnés. J'ai mis un terme à ma longue marche le samedi 3 octobre à Tolmezzo. Il m'aurait fallu encore 3 jours de marche pour atteindre Bovec et la Slovénie.

En quelques chiffres, le bilan de ''ma'' Via Alpina, c'est :
- 1150 km parcourus en un peu plus de 8 semaines,
- plus de 50 000 mètres de dénivelé positif,
- une randonnée sur 5 pays (France, Italie, Suisse, Liechtenstein et Autriche),
- 12 points de suture apparents,
- un bilan financier pas terrible dans l'attente des remboursements de la sécurité sociale, de ma mutuelle et de mon assurance (j'avais tablé sur un budget serré de 2000 euros pour 9 semaines de marche, finalement, le budget a doublé en raison des frais médicaux s'élevant à 630 euros et des 2 semaines d'hôtel non prévues). Enfin, ''plaie d'argent n'est pas mortelle'' comme on dit.
- plein de bons souvenirs et une superbe expérience qui donne des idées de randonnées à pied, en vélo et en ski, enfin en raquettes avec le surf sur le dos bien sûr !

Le samedi, j'ai donc visité Tolmezzo. Le dimanche, j'ai pris un train pour Udine où j'ai flâné toute la journée, très beau centre ville d'ailleurs. J'ai pensé à toi Cat, naturellement.

Lundi 5 octobre, jour béni, j'ai pris à nouveau le train et retrouvé les loulous (Tit, Jahrem's, Romain et Nicotte) à midi tapante à Palmanova avec le Jahmtard (Volswagwen transporter années 80) et, plus surprenant, la dernière acquisition de Nicotte, à savoir une magnifique Citroen C15 d'une valeur de 600 euros... Après d'émouvantes retrouvailles (enfin, je parle pour moi en tout cas) et un déjeuner pizza, c'était parti pour plusieurs heures de route.

La première frontière a été la plus mouvementée puisqu'en Slovénie nous avons eu droit à la fouille complète des 2 véhicules. Franchement, 5 jeunes à barbe et à cheveux dans des bagnoles d'un autre âge, autant le dire, on ne s'y attendait pas du tout !!! Les douaniers sont restés toutefois courtois et nous avons pu repartir. En fin d'après-midi, nous avons découvert la splendeur des côtes croates. A quelques kilomètres du parc naturel de Paklenika, nous nous sommes arrêtés pour la nuit et Romain et moi avons commencé notre série de nuits à la belle étoile.



Les 2 jours suivants étaient consacrés à la grimpe sur les merveilleux rochers du Parc de Paklenika, discipline où Nicotte et Romain ont excellé. En fin d'après-midi, tous en voiture direction Dubrovnik la magnifique. Nous y parvenons à 22 heures. Affamés, nous nous jetons sur le premier restaurant.


Le lendemain, nous faisons un nouveau tour dans la ville afin de profiter de sa beauté de jour. A midi, baignade puis en voiture Simone pour le pire trajet jamais effectué. En effet, nous avons parcouru 700 kilomètres en 15 heures pour traverser : ''la fin'' de la Croatie, un bout de Bosnie, un bout de Serbie, le Kossovo, le Monténégro et la Macedoine pour enfin arriver en Grèce, soit autant de contrôle aux frontières... et de routes défoncées, de chauffards et autres tracteurs...

Dans la foulée, nous traversons une partie de la Grèce jusqu'au petit village de Litotchoro où nous parvenons enfin à faire lâcher le volant à Jahrem's à 3 heures du matin...

Le vendredi 9 octobre, tentative de canyon échouée et squat de plage complètement réussi.


Le samedi, après une belle nuit sur la plage, objectif ascension du plus haut sommet de la Grèce : le Mont Olympe et ses 2918 mètres. Nous laissons le véhicule au parking à environ 900 mètres d'altitude. Nicotte et moi avons passé l'été à marcher, aussi, nous bouclons les 2000 mètres de denivelé en un peu plus de 3 heures sous l'oeil médusé des grecs visiblement peu à l'aise en milieu escarpé.




Dimanche, repos... non je plaisante ! Dimanche, canyon, rondement mené cette fois-ci ! Et qu'est-ce qu'on fait après un bon canyon ? Et bien on prend la route naturellement ! Direction Istanbul, départ à 17 heures, arrêt à 1 heure du matin un peu avant la frontière turque au bord de la mer.

Le lendemain, baignade et grimpette sur les rochers environnants, et à midi, objectif Istanbul à nouveau. Nous arrivons à 18 heures passées dans l'agglomération de plus de 16 millions d'habitants...
Nous sommes très sympathiquement accueillis par Marie, la sœur de Rémi, et par Ihsan, son conjoint. Nous squattons leur grand appartement en conservant nos habitudes : Nicotte dans un canapé, Tit et Rémi dans un lit, Romain et moi sur le balcon avec sac de couchage et tapis de sol (à la stupeur de nos hôtes...).

L'adaptation à la vie urbaine n'a pas été une pleine réussite. Après une première journée au cours de laquelle nous passons près des principaux monuments (nous entrons tout de même dans la mosquée bleue et le bazar), la deuxième journée s'est révélée totalement infructueuse si ce n'est en matière de révision des épisodes des chevaliers du Zodiac...



Mercredi dernier, mes amis m'ont donc abandonné à mon ''triste'' sort pour s'en retourner en terre Gauloise. Jeudi, j'ai pris une journée de rab chez Ihsan et Marie afin de trier 3 mois de photos (et oui, 3 mois maintenant) et vendredi, en suivant les conseils avisés de Marie, j'ai fait une traversée fort sympathique d'Istanbul par les rues piétonnes. J'ai enchaîné avec le Parc et la visite du Palais de Topkapi avant de traverser le Bosphore en bateau pour atteindre l'autre partie d'Istanbul et symboliquement l'Asie. L'après-midi, sieste dans le bus pour Ankara...




Depuis, c'est donc Ankara, ses musées, ses ruelles, ses mosquées, ses restaurants à 5 lires turques (moins de 2,50 euros) pour un repas complet ... Ah, il y aurait tant a dire mes amis, tant d'anecdotes, mais là, je commence à saturer... heureusement quasiment tout est scrupuleusement consigné dans mes cahiers de voyage !




Demain, direction les splendides montagnes de Cappadoce... avant la Syrie sans doute début novembre, si j'arrive à passer la frontière... mais ceci est une autre histoire !

Je vous embrasse et bien fort.
A bientôt.

Tony